Le dynamisme de l’enseignement supérieur passé au crible

Zoom sur un secteur des plus attractifs !

Marché estimé à 5 milliards d’euros et qui devrait s’établir à 6 milliards d’euros à la rentrée 2024, l’enseignement supérieur se caractérise par son dynamisme et les groupes privés s’imposent. 

Création d’écoles, accélération du digital learning et de l’alternance, acquisitions et alliances… L’engouement pour le secteur de l’enseignement supérieur est avéré. Comme l’explique Martine Depas, Senior Partner chez Amala, spécialisée dans l’enseignement et forte de plus d’une cinquantaine de fusions et acquisitions dans ce domaine, “Il y a vingt ans, tout le monde voulait investir dans la santé. Aujourd’hui, c’est vrai aussi de l’enseignement supérieur. Les jeunes, leur famille, la société misent plus que jamais sur les études. Et la réglementation, en France, est plutôt libérale”.

Cet essor s’explique notamment par une hausse constante du niveau de qualifications, face à laquelle les institutions privées gagnent toujours plus de terrain, formant aujourd’hui près de 25% des étudiants (736 000 jeunes) *. Un secteur qui a su tirer son épingle du jeu et préparer ce succès. « Il le doit à son agilité. Il répond à des besoins que ne comble pas le public », analyse Martine Depas dans un article de La Croix publié en décembre dernier.

En effet, les institutions privées, qu’elles soient lucratives ou non, se positionnent comme les acteurs les plus à mêmes de répondre aux besoins de l’économie et de proposer des formations professionnalisantes via des intervenants issus du monde de l’entreprise, face à un enseignement public davantage associé au théorique et à la recherche. Une tendance confortée par la réforme de l’alternance de 2018, grâce à laquelle toute école peut devenir un centre de formation des apprentis.

Peut-on lire là une revalorisation du concret face aux diplômes ? Et faut-il craindre une baisse de la qualité des formations ? “Quand plus de 700 000 emplois restent non pourvus, on ne reproche pas à des écoles de s’adapter aux besoins de l’économie”. Ces formations ne visent effectivement pas à former des doctorants mais mesurent leur taux de réussite au niveau d’employabilité avant toute chose.

C’est en ce sens que Martine Depas rejoint Amala, avec la volonté de pouvoir accompagner des deals d’envergure et dans le temps long, notamment car, comme elle l’anticipe dès à présent, “faute de moyens pour affronter la concurrence, certaines écoles attachées à une chambre de commerce et d’industrie pourraient être rachetées”. 

Agile, concret et résolument attractif, le secteur de l’enseignement supérieur est donc à surveiller de près !

*article paru dans La Croix le 26.12.22

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